Rencontres insolites en Vandrarhem

18 Avril 2018 , Rédigé par JacquesG Publié dans #Logement, #Société

Lorsque je suis en Suède, je loge la plupart du temps dans les vandrarhem du STF. C'est l'équivalent des Auberges de Jeunesse, elles appartiennent à la même fédération internationale, la FUAJ. Le prix de la nuitée est raisonnable, le confort est bon, les draps sont souvent fournis et l'on dispose d'une cuisine pour se faire à manger : c'est là que l'on rencontre en général des gens venus du monde entier et que l'on peut essayer de discuter, en suédois, en anglais (très souvent) ou en allemand. Les Allemands sont partout, il n'y a pas une auberge où je n'aie parlé dans la langue de Böll.

Dans les dortoirs (de 4 à 16 personnes), j'ai parfois fait des rencontres intéressantes ou même carrément insolites, comme on va le voir.

A Göteborg en 1980, j'ai logé dans une résidence étudiante transformée l'été en AJ, j'ai été incapable de la situer et de la retrouver lorsque j'y suis passé la dernière fois. C'est là que j'ai partagé un dortoir avec un Sikh : impossible de l'ignorer, il avait son turban caractéristique et surtout un dispositif particulier pour tenir sa barbe et sa moustache quand il dormait. Il dormait sur le dos pour éviter de "défriser" tout ça.

Château en ruine de Borgholm. Je n'ai pas de photo de l'auberge.

A Borgholm (île d'Öland) en 1993, j'entends dans les parties communes parler une langue mi germanique mi latine qui m'intrigue. Je demande (je ne sais plus trop dans quelle langue) à ses trois locuteurs qui voyageaient ensemble de me renseigner : "Nous sommes Rhéto-Romans !". Le rhéto-roman, dans sa branche romanche, n'est parlé que par 30 000 locuteurs en Suisse, la probabilité pour que je rencontre sur l'île d'Öland trois Suisses parlant romanche était infinitésimale... il est probable que je n'en rencontre plus jamais de ma vie.

A Stockholm, en 2014, j'ai logé comme je le fais toujours sur l'île de Skeppsholmen dans le grand bâtiment situé à côté du af Chapman, les deux constituant une des vandrarhem de la capitale. Un soir, après mes visites, je découvre, étendue en petite tenue sur le lit à côté du mien (eh, les lits ne se touchaient pas !), une charmante jeune suédoise venue quelques jours pour faire un stage ou un séminaire ("Jag måste plugga i en vecka"). Le dortoir était donc mixte ! Nous avons discuté un moment sur ses études et sur mon voyage et sur le fait que je parle suédois. Grâce au léger somnifère que je prends quand je ne suis pas dans mon lit, la nuit a été calme...

Coin repas à Södertälje

A Södertälje la même année j'ai logé dans une auberge sympa mais il ne restait de la place que dans un dortoir de huit personnes (ce qui n'est pas gênant en soi) mais absolument sans fenêtre et avec peu d'aération... pas bien terrible. Il était, à part moi, entièrement occupé par des travailleurs immigrés en mission sur des chantiers, leur employeur leur avait trouvé ce logement bon marché. Guère de discussions possibles. Par contre, dans la cuisine, j'ai échangé quelques mots en espagnol avec de jeunes Équatoriens auxquels j'ai pu expliquer que j'avais visité leur pays en 1984 : ils n'étaient pas encore nés.

Déception l'an dernier à Stockholm, toujours dans la même vandrarhem : mon lit était dans un dortoir mixte avec 16 lits, si je me souviens bien, et ce ne sont pas des conditions favorables aux échanges, je ne pense pas y avoir parlé avec quiconque. Dans la cuisine par contre j'ai pu échanger avec une Suédoise mais je ne sais plus du tout à propos de quoi... Et bien sûr à la réception je parle en suédois avec le personnel qui est très accueillant et serviable.

Dans l'ensemble, les auberges sont moins conviviales qu'il y a 20 ans par exemple, sauf celle de Göteborg (pas celle de 1980, une autre où j'ai logé il y a quelques années) et je vous la recommande chaleureusement.

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