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La Suède et moi

Harry Martinson, un géant de la littérature suédoise

15 Mai 2011 , Rédigé par JacquesG Publié dans #Livres

      Je possède deux ouvrages de Harry Martinson (1904-1978), que j'ai lus chacun deux ou trois fois :

 

--  Aniara

 

-- Resor utan mål - Kap Farväl !

 

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       Resor utan mål et Kap Farväl (1932 et 1933) sont des oeuvres de jeunesse. Martinson y fait le récit de ses "voyages" en bateau sur les mers du globe. Après une enfance et une adolescence difficiles marquées par la mort de ses parents, il a pas mal bourlingué pour gagner sa vie et découvrir le monde, principalement en Inde et au Brésil. Il a dû abandonner sa carrière de marin à cause de la fragilité de ses poumons (son père était mort d'une tuberculose) et s'est consacré à la littérature.

       Ses deux récits sont tout à fait intéressants. Il y évoque la dure condition d'un matelot de la flotte marchande, et y fait montre aussi d'une rare maturité dans ses jugements concernant les peuples qu'il a côtoyés.  Par certains côtés, il me fait penser à Blaise Cendrars, ou à Kipling, qui était d'ailleurs un de ses modèles.

 

     Aniara (1956) est tout autre, c'est un poème en 103 chapitres qui décrit l'aventure spatiale de migrants à destination de la planète Mars (la Terre est devenue inhabitable) qui se retrouvent en perdition dans le cosmos : déviés de leur trajectoire, ils sont en route vers un but qu'ils n'atteindront jamais. Les personnages du drame sont aujourd'hui connus de tous les Suédois.

      C'est une oeuvre de la maturité, une épopée grandiose et humaniste où Martinson utilise tous les registres de la langue suédoise, un peu comme le fait James Joyce avec l'anglais dans Ulysse. Comme je ne suis pas suédophone de naissance, je n'aurai sans doute jamais accès à toutes les subtilités du poème, que j'ai déjà lu trois fois.

 

     Martinson a reçu le Prix Nobel de littérature en 1974, conjointement avec un autre auteur suédois. Il a tenté de mettre fin à ses jours en se faisant hara-kiri avec des ciseaux. Curieusement, l'article suédois de Wikipedia n'est pas très prolixe sur cet auteur. L'article en français, ici, est presque aussi intéressant. 

    Je parlerai un jour de l'opéra qui est basé sur Aniara, que je possède en CD, qui porte le même titre et qui a contribué à populariser l'oeuvre.

     Traduction du titre des récits : Voyages sans but et Cap Farvel (c'est l'extrémité sud du Grönland, mais il y a aussi un Cape Farewell en Nouvelle-Zélande).

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